6 juin: 4e etape: Riom-es-Montagne - Salers

ou "l'étape aux sept orages".

8h30 je pars du gite et fais un crochet par le café du centre où je prends café et croissant et aussi sandwich pour midi.

Le temps est couvert mais il ne pleut pas. Les premiers km sont très montants sur une petite route où de nombreux escargots tentent une grande aventure "la traversée de la route". C'est risqué mais sans plus car je ne croise aucun véhicule. J'en aide cependant plusieurs à faire le grand saut.

Après 10 km alors que j'atteins 1100 m le 1er orage de la journée arrive, il pleut fort, je me mets à l'abri sous un arbre après avoir traversé plusieurs rangées de barbelés, le vélo et les bagages resteront sous la pluie. 20 mn passent, l'arbre devient perméable et je me caille, je décide de repartir. Un second orage arrive dans la foulée, chance je traverse un bois, des arbres m'abritent. dans les km suivants alors que je traverse de grands plateaux à 1200 m, 2 autres fortes averses m'assaillent et à chaque fois je trouve un semi-refuge de fortune. A 11h30 j'arrive à l'auberge du col d'Aulac où je bois un chocolat pour me réchauffer un peu.

Il va falloir traverser la vallée du Falgoux et pour cela descendre à Vaulmier 400m en contre-bas avant de remonter sur l'autre versant. Je montre ma carte à un autochtone de passage qui m'annonce que le chemin que j'avais prévu n'existe pas et m'en indique un autre qui s'avèrera abrupte et glissant mais efficace! Dans la descente éclate un nouvel orage et je trouve refuge sous les racines d'un arbre déraciné, abri cette fois complètement imperméable ce qui me permet d'y déguster mon sandwich. Je traverse Vaulmier et remonte l'autre versant par un chemin, certes pentu mais moins accidenté que celui d'en face. Là mon indicateur local m'avait prévenu: plus de chemins, il faut traverser les immenses paturages au jugé (pour moi ce sera au GPS) en se méfiant: du brouillard, de l'à pic qui borde le plateau et sans trop déranger les troupeaux. Il faut également traverser de nombreux barbelés. Le sol est détrempé et boueux et alors que je suis éloigné de tout abri, éclate l'orage du jour (c'est le 6e mais le plus gros). la pluie tombe drue et oblique, je suis trempé. je trouve enfin une piste mais elle est transformée en ruisseau.

Enfin un village, je m'abrite quelques minutes dans une grange, la pluie cesse enfin, je repars. Dans le village suivant il y a un mariage, selon la formule consacrée mariage pluvieux mariage...ceux là devraient connaitre un sacré bonheur! C'est ensuite une mauvaise piste due à quelque remembrement où un agri s'est accaparé le chemin pour agrandir son pré, demi-tour et...7e orage. J'arrive in extremis dans un hameau où je m'abrite dans une remise en compagnie de 2 veaux qui se demandent d'où vient cet extra terrestre détrempé!

C'en est trop: je suis trempé, j'ai froid, mon itinéraire est à revoir, mes cartes sont noyées, il se fait tard: je fais les 5 derniers km par la route pour rejoindre Salers. Je me rends à l'office de tourisme pour trouver un hébergement car pas question de camper dans cet état et avec ce temps, et le seul gite d'étape du coin ne peut pas me recevoir ce soir (pourquoi?). L'OT me trouve une chambre d'hôte qu'en bon auvergnat je négocie à 40 € avec petit dej au lieu de 60!

Chambre de luxe dans un château qui me permet de laver et sécher le bonhomme et toutes mes affaires. Avant de dormir je vais me remonter le moral au restaurant "la diligence" où je prends le menu du terroir...fabuleux! retour "au château" où je regarde avec d'autres convives une partie de la finale du championnat de France de rugby avec la 10e défaite de Clermont, alors j'ai compris: ce sont les larmes des clermontois que j'ai prises toute la journée sur la tête!

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